Libreville, le
jeudi 11 décembre 2025

Sit-in à Arambo

Grève à Sogatra : Les agents voient rouge et réclament 22 mois d’arriérés de primes impayées

Grève à Sogatra : Les agents voient rouge et réclament 22 mois d’arriérés de primes impayées
Grève à Sogatra : Les agents voient rouge et réclament 22 mois d’arriérés de primes impayées © 2025 D.R./Info241

La colère gronde à nouveau dans le secteur des transports. Ce mercredi 10 décembre, l’esplanade de l’immeuble Arambo, siège du ministère des Transports à Libreville, a été prise d’assaut par les agents de la Société Gabonaise de Transport (SOGATRA). Vêtus de rouge, symbole de leur exaspération, les grévistes exigent le paiement immédiat de 22 mois d’impayés liés à la gratuité du transport, dénonçant des promesses non tenues et une gestion opaque des fonds publics.

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 Une marée rouge au Ministère des Transports

En grève depuis le 19 novembre dernier, le personnel de la SOGATRA a décidé de durcir le ton. Ce matin, le parvis du ministère s’est transformé en tribune de contestation. Les sifflets et les chants ont rythmé ce mouvement d’humeur visant à interpeller directement la tutelle. Une délégation syndicale a finalement été reçue par le Secrétaire général du ministère, mais la méfiance reste de mise sur le terrain. Au cœur des revendications : la dette colossale accumulée par l’État au titre de la compensation pour le transport gratuit assuré par la compagnie.

« Depuis près de deux ans, nous n’avons plus reçu notre gratuité [...] SOGATRA émet les factures au Budget, qui nous permet normalement de réparer les bus, d’acheter les pièces et de verser la prime aux agents. Malheureusement, depuis 2024, rien n’a été payé », a indiqué à Info241 Cyrille Gaston Ndoudi Ledoumou, président du collectif des syndicats de la SOGATRA. Selon le leader syndical, les agents n’ont perçu qu’un maigre acompte de 80 000 FCFA en janvier 2024, bien loin des 100 000 FCFA mensuels actés par procès-verbal.

 Le mystère des fonds de 2024 : Où est passé l’argent ?

Le malaise est profond et s’alimente de soupçons de détournement ou de mauvaise gestion des fonds alloués. Sous couvert d’anonymat, un agent décrit une situation financière illisible qui perdure malgré les changements de ministres. Il rappelle qu’en 2024, le gouvernement avait pourtant budgétisé les fonds de gratuité. « Nous avions d’abord perçu 100 000 francs CFA, puis 150 000 francs CFA. Dans les 150 000, la direction nous a avancé 80 000... Mais depuis, plus rien », confie-t-il.

L’agent pointe également du doigt les promesses non tenues des précédentes administrations, notamment sous l’ère de Justin Ndoundangoye et plus récemment sous celle de Manfoumbi Manfoumbi. À l’époque, il avait été expliqué aux travailleurs que la subvention 2024 servirait de caution bancaire auprès de BGFI pour l’achat de nouveaux bus.

 Des bus fantômes et une fusion qui inquiète

Le bilan dressé par les grévistes est amer : « Aujourd’hui, l’ancien ministre est député, les bus ne sont toujours pas payés, les dossiers administratifs stagnent ». Pire encore, alors que les droits des travailleurs sont bafoués, le spectre d’une fusion (probablement avec Trans’Urb) plane désormais sur l’entreprise, ajoutant de l’incertitude à la précarité.

La question centrale reste posée et demeure sans réponse : « Qu’en est-il de la subvention 2024 ? ». Pour les agents en rouge de la SOGATRA, il n’est plus question de reprendre le volant tant que la lumière ne sera pas faite sur ces fonds et que leur dû ne sera pas versé.

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